HOMMAGE A CHARLES PEGUY
Malgré le vent froid de la plaine qui cinglait nos visages et engourdissait nos membres, quelle fierté d’avoir pu rendre hommage à nos valeureux soldats morts pour la France en ce 4 septembre 1914 près de Villeroy !
Que d’émotions et de chaleur à se retrouver devant ce monument aux morts venant célébrer le courage et l’honneur !
Nous sommes au début de cette guerre qui durera quatre ans, quatre ans de souffrance, quatre ans de sacrifice pour toute une Nation en armes, décidée à en découdre avec l’ennemi héréditaire et à reprendre sa revanche sur 1870. Quatre ans de larmes, de sueur, de sang… un voyage au bout de la nuit dont l’esprit français, l’âme française n’est pas sortie complètement indemne.
En cette journée du 5 septembre, la chaleur étouffe les fantassins. Un mois que cette guerre a commencé… et de quelle façon… les troupes allemandes, mieux organisées, mieux encadrées ont enfoncé les lignes alliées. Paris est menacé. Il faut stopper coûte que coûte la percée teutonnne.
Alors, il est décidé de renforcer la ligne de front en faisant appel aux unités les plus proches, fussent elles composées de réservistes, moins aguerris. Ce sera le 276ème régiment d’infanterie, 2002 hommes, 184 sous officiers et 37 officiers.
Partis de Conchy les Pots près de Montdidier, ils parcoureront 85 kms en 25 H. Objectif : rejoindre et renforcer la VIème armée.
Dans le secteur de Villeroy, le 276ème RI prêtera main forte à la brigade marocaine (1er régiment de chasseurs). Cette brigade est composée de professionnels et va poser rapidement des difficultés aux allemands. mais en en payant un lourd trinu : 400 tués et blessés par heure en 3 heures de combat.
Au milieu de cette mélée, Charles Péguy. Réserviste, il a le tort d’être officier. Comprenez là : les allemands viseront et abatteront en premier les officiers français reconnaissables à leur képi entraînant là la débandade dans les lignes françaises.
Néanmoins, c’est bien par le courage, par l’opiniâtreté, l’avantage du terrain aussi (les réservistes sont tous issus des environs, c’est un cas unique) et les erreurs de commandement allemand croyant se retrouver face à une armée plus nombreuse, que la ligne de front va se stabiliser et que l’armée française va entreprendre de reonquérir le terrain perdu. Ce sera la bataille de la Marne. Puis les tranchées… Puis quatre ans d’horreur.
Après un dépôt de gerbe au monument de Villeroy et la lecture du poème “Heureux ceux qui sont morts…” par Yves Breugnot, l’association du musée 14/18 Villeroy nous a ouvert ses portes pour une visite gratuite et riche d’enseignements sur les combats. Beaucoup d’objets divers ayant appartenu aux soldats des deux camps ont été exhumés du sol : boutons de manchette, cartouches, armes, bouteilles, obus… Nous vous recommandons vivement ce musée et son conservateur, véritable puits de connaissance sur cet événement.
Enfin une journée Place d’Armes IDF ne serait pas réussie ssans le traditionnel repas cohésion au début duquel, après un apéro bien mérité, le coordinateur départemental Jean-Claude Barthélémy et le responsable régional Patrice Magneron ont rappelé les valeurs qui nous unissaient au sein de notre association : fraternité et engagement.
Amitiés patriotes
L’équipe Plae d’Armes IDF